J17: Les Olgas @ Uluṟu-Kata Tjuta national park /NT 1750km (30/10)

Le réveil sonne à 4h30, ça pique un peu.
Il fait encore nuit, tout le monde sort sur l'aire de repos , j'ai au dessus de la tête un ciel vraiment chargé d'étoiles..
Je suis très motivé par ma journée qui va être très "nature & découvertes" (c'est mon sponsor)

Je me fait un bon breaky , Banane/oeufs/tartines de miel/thé gingembre citron.
Il va falloir de l'énergie , je vais beaucoup marcher aujourd'hui.

Je quitte l'aire de repos, un autre camping car me suit dans la foulée.
On voit à l'horizon les prémices du lever de soleil.
Il faut faire vite , je ne veux pas rater le spectacle.
J'appuie sur le champignon, je ne suis pas seul.
Plus j'avance, plus je vois d'autres véhicules sur la route , moi qui pensait être le seul à avoir eu cette idée...

J'arrive sur le parking , il y a encore plus d'autocars que la veille ... Goddamn shit!

J'arrive tout de même à temps pour voir le spectacle, c'est encore plus beau que le sunset...

L'envers du décor...

Une fois le soleil levé, je file au pied de la montagne.
Trois randonnées s'offrent à moi, la Mala walk (2km) , la Liru walk (4km) et la Base walk , qui fait le tour du rocher , longue de 10,5 km.
Je choisis la dernière , je quitte mes thongs (on ne dit pas flip flop ici) pour ma paire de chaussures de rando.
Il faut que je me dépêche car il faut compter 3 bonnes heures de marche , il est 8h30 et le soleil cogne déjà bien fort. Je m'arme de 3 litres de flotte et m'engage dans la base walk.

La montagne est encore plus impressionnante quand on est à son pied.
Paroi rouge, quasi verticale, quasi animale.
On a vraiment l'impression par moment qu'à la base , ce sont des animaux qui se sont transformé en roche.
Et d'ailleurs de loin on a l'impression que la montagne est couverte de sable ocre , mais c'est que de la roche , du grès rouge.

Je caresse la paroi à plusieurs reprises , c'est bizarre mais ça donne vraiment envie de s'imprégner de la force de cette montagne.

Cette montagne qui nous donne son amour.
Elle ne peut pas faire de coeur avec les doigts , du coup elle fait un coeur avec la roche!

Sur le chemins je croise mes potes les boloss avec un autre accessoire tendance dans le milieu : Le segway

Tout on long du site , on croise ce genre de panneaux , nous interdisant de prendre en photo certains endroits sacrés d'Uluṟu.

Cette montagne sacrée a été nationalisé par l'état Australien dans les années 40. Et depuis,  c'est devenu une attraction touristique majeure du pays.

400 000 touristes visitent , escaladent , prennent des photos , ramènent des cailloux...

Et ce , au grand dam des peuples aborigènes...

Depuis peu de temps, début des années 90 , les aborigènes ont un peu leur mot à dire, un accord a été trouvé entre l'état et eux pour préserver le site et y respecter ses traditions.

C'est depuis ce moment qu'il y a ce genre de panneaux.

Depuis le 26 octobre dernier il est définitivement interdit de faire son ascencion.

3h plus tard je termine ma randonnée.

Je vais faire un tour dans un centre culturel qui explique un peu l'histoire et la culture aborigène.

Tout a commencé ici par la rencontre de 4 serpents/lézards venant chacun d'un point cardinal, et la pouf ils se sont rencontrés et ça a formé la montagne.

Bon je dois avouer cher journal qu'étant un peu fatigué par la rando, j'ai un peu survolé le centre culturel. Mais , je t'invite à te renseigner plus amplement si cette histoire de serpents/lézard t'intrigue.

A la fin je rencontre les seuls natifs de ma journée , ils sont occupés à faire de la peinture traditionnelle sur des toiles et des didgeridoos pour que les touristes (que je suis aussi) puissent ramener des souvenirs "tradi" à la maison.

J'essaie d'entrer en contact, ça marche pas des masses, je sens vraiment que ça les fait chier qu'on leur ai volé leur montagne sacrée et ça se comprend...

Sur ce je m'enfile une roasted pumpkin focaccia et un espresso pour reprendre des forces.

Cet après midi direction Kata Tjuta, les monts Olgas, ou tout simplement, les Olgas. 

Situés à 50km à l'ouest d'Uluṟu (toujours dans le même parc national) les Olgas constituent un massif de 36 dômes d'Arkose dont le plus haut sommet culmine à 1070m au dessus de la mer mais à 600 m par rapport à la plaine environnante.

Je me tape une petite sieste revigorante dans le van et je prend la direction de la Valley of the winds walk , une randonnée de 7,4km (boucle complète) réputée difficile.
On peut y faire la petite boucle de 2 km ou la moyenne de 5,4 km.
Je vais me tenter la moyenne, les 10km du matin m'ont bien rincé.
Sur le chemin , avec la chaleur,  je commence à voir des mirages.

Les kangourous changent d'aspect...

J'arrive.
Un décor digne de Total Recall, j'ai l'impression d'arriver sur Mars!

J'arrive devant le point de départ de la randonnée, il est 15h, le thermostat dépasse les 36°C , la piste est interdite, c'est trop dangereux.

On ne voit pas bien sur la photo mais il est inscrit TRACK CLOSED sur le panneau d'affichage.

Je me rend donc au point de départ de la dernière randonnée que j'avais prévu de faire.
La Walpa gorge walk longue de 2,6 km et de difficulté modérée.

Cette fois ci, c'est plutôt vénusien comme décor.

Nous ne sommes pas à l'abri d'une chute de météorite.

Et au loin, le V de Vénus m'appelle

La rando se termine avant de pouvoir observer ce qu'il se passe derrière ce V...

Je rebrousse chemin , je fais une dernière pause sur ce banc très accueillant.

Je file à mon dernier stop avant de rentrer.
Une plateforme pour admirer le coucher du soleil sur les Olgas.
Il est 17h, comme hier , c'est annoncé aux alentours de 18h.
Quand j'arrive, je suis seul. Je m'allonge sur un banc à l'ombre, j'apprécie...
30 minutes plus tard , des allers et venues de cars de touristes qui montent à 15 sur la plateforme avec leur selfies sticks,  brailler et prendre des selfies et repartir...

Il est 18h30, le soleil peine à se coucher.

Je commence à accuser le coup de cette longue journée de randonnées au soleil.
Je regarde autour de moi.
Cette fois ci c'est un oiseau qui se la pète BG regard fuyant vers l'horizon...

Je sens dans son regard qu'il me dit : C'est bon Julien , t'en as assez fait pour aujourd'hui. Uluṟu te le rendra, va te coucher.

Ni une , ni deux , je chevauche Pinta-pinta et je me dirige à la sortie du parc.
Je fais l'impasse sur ce coucher de soleil.
La sortie est à 50 km, j'ai un peu de route, je ne vais pas faire 25 km de plus pour aller passer la nuit.
Ce soir je tente de m'incruster dans le resort!

Je sors du parc, zone un peu dans le resort.
Je trouve un parking tranquille où se trouvent quelques voitures de tourisme et le tracteur d'un road train. Tous les autres parkings sont inaccessibles ...
Je me pose là , je finis le restant de pâtes/pesto rosso chili/ australian parmigiano.
Je m'assoupis, quand soudain, ça tambourine à la porte , maglite qui m'éclaire à travers la vitre, on me demande de sortir illico!!
La police qui me demande ce que je fous là, je leur baragouine un truc comme quoi j'avais besoin de gratter un peu de 4G avant d'aller dormir plus loin.
La flic me dit que c'est pas la peine d'aller si loin, que si je veux je peux me poser à l'entrée du camping payant où en plus j'aurais accès aux toilettes et à la laverie!
Et ce, gratuitement!
Il faut juste que je déguerpisse avant 6h30 le lendemain.

Pas de problème , je prend.
On m'escorte et presque, on me fait visiter.
En, France on m'aurait dit: Et vous avez de la chance qu'on ne vous mette pas une amende...

Je kiffe, je me fait un petit tour du propriétaire avant d'aller me coucher.
En passant devant la laverie , je vois cette affiche.

C'était donc un piège!
C'est le sort que l'on réserve aux resquilleurs de parking dans les resorts!
On les jette en pâture aux dingos!

Je retourne dans le van, enlève toute trace de bouffe et me barricade .
Je verrais demain si les dingos auront eu raison de moi...